ALLMAN BETTS BAND: Bless Your Heart (2020)
Les fistons à papas sont de retour avec un nouvel album. Ce disque était attendu au tournant tant on voulait savoir si cette formation allait concrétiser les espoirs qu’avait fait naître leur première production. Eh bien, on peut dire que ça tient la route et que ce « Bless your heart » ne déçoit pas, sans toutefois dépasser son prédécesseur « Down to the river ». Après une écoute attentive, on peut conclure qu’il est d’un niveau égal et qu’il s’inscrit dans la même veine avec d’importantes influences Allman Brothers (ce qui est bien naturel) et des morceaux plus personnels. Il faut souligner que Jimmy Hall fait partie des invités. Allez, on rentre dans le vif du sujet ! La ballade « americana » rythmée « Pale horse rider » semble idéale pour un road movie avec des six-cordes en harmonie. « King crawler » est un bon rock’n’roll entraînant tandis que « Savannah’s dream » rejoint les rangs des grands instrumentaux de l’Allman Brothers Band des débuts (« Elizabeth Reed ») avec la flamboyance du jeu de Duane Betts et une durée de… douze minutes. Retour à l’époque bénie ! On remarque aussi le boogie efficace « Airboats and cocaine » et la ballade mid tempo en mode mineur « Southern rain ». « Much obliged » a des colorations country et bénéficie d’une belle slide (on peut presque voir le cowboy solitaire chevaucher dans le soleil couchant). Le disque comporte également deux autres belles chansons : « The doctor’s daughter » et « Magnolia’s road » (une ballade typique du style ABB). Mais le prix du meilleur morceau revient à la splendide ballade country « Rivers run », chantée par Duane, avec un thème joué en harmonie et un solo de guitare acoustique. Ce titre évoque les souvenirs d’une jeunesse simple et campagnarde à jamais perdue. On note l’absence de batterie mais les arrangements traditionnels se suffisent à eux-mêmes (guitares sèches, six-cordes électriques pour le thème harmonisé et basse). Tout simplement magnifique ! Alors, le verdict ? Le test du deuxième album est réussi avec de superbes guitares et des belles parties chantées. Au niveau des voix de Duane et de Devon, justement, on ne répètera jamais assez qu’elles ressemblent fortement à celles de leurs illustres pères. Maintenant, cette production ne chamboulera pas l’univers et certains clameront haut et fort que ce style de musique a cessé de vivre avec les derniers accords du défunt Allman Brothers Band. Cependant, il faut bien reconnaître que Devon Allman et Duane Betts s’efforcent de perpétuer du mieux qu’ils peuvent le patrimoine musical laissé par leurs célèbres aînés.
Le sang du Sud !
Olivier Aubry